AQUARELLES DE BRETAGNE
Aquarelles, pastels, dessins humoristiques et maquettes
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Maquette en bois de chaloupe armée du début du XIXème siècle, réalisée entièrement à la main. A suivre : les étapes de cette construction.
La coque se compose de trois couches de bordés superposées. Les bordés sont taillés sur mesure dans des lattes, cintrés à chaud et mis en forme sur les couples.
Vue de la proue une fois la troisième couche de bordés posée.
La partie supérieure des couples est enlevée et les socles des ponts sont posés au fond de la coque ainsi libérée.
Vue du lattage arrière et du début de la pose du plat-bord sur le bastingage.
L'arrondi du plat-bord est taillé dans un cube formé en lamellé-collé de trois épaisseurs de la même baguette.
Vue de la poupe lattée dans le même bois que les bordés.
Le plat-bord est terminé.
La coque a pris sa forme définitive.
Vue de babord trois quart avant.
Vue de babord trois quart arrière.
Les membrures sont cintrées à chaud et collées très régulièrement. Les baguettes horizontales sont clouées minutieusement dessus.
Les cases de fond sont encadrées de hêtre.
Vue du décor de poupe. Le perçage des deux "yeux" demande de l'attention pour ne pas endommager les lattages intérieur et extérieur.
Voici la pose des bancs arrières encastrés dans les membrures, et des supports des "pierriers", ces deux petits canons de bastingage très maniables.
Les ponts sont terminés avec les planchers, les caillebotis, et les traverses anti-glisse.
vue de trois quart avant montrant le détail des dames de nage et des chaumards façonnés à la main.
Les bancs sont posés, taillés sur mesure, avec leurs supports centraux en bois tourné clair.
Le canon principal est installé sur ses glissières. Quatre des huit avirons sont achevés. Chaque banc est renforcé par quatre équerres.
Vue du pont central.
Vue plongeante d'ensemble. Toutes les poulies sont montées avec épissures. On distingue le montage complexe du système de pointage du canon.
Vue de la poupe.
Détail du pas de tir avant.
Détail du pont arrière.
La construction d'une maquette de bateau ancien est toujours une aventure et un défi. Il y a un parallèle avec la réalisation d'une aquarelle. On part de rien, ou de pas grand chose. Une feuille blanche, quelques pinceaux et godets de couleurs, et une photo comme modèle d'un côté, une poignée de baguettes de bois, quelques outils, de la colle et un plan à l'échelle de l'autre. Pour le passionné de bateaux que je suis, l'objet à créer reste le même dans les deux expressions artisanales.
Les risques sont aussi les mêmes. Un petit geste maladroit peut avoir des conséquences sévères, et plus on avance dans le travail, plus l'enjeu s'élève. Une tache de dernière minute sur une aquarelle, toujours très difficile à masquer car la transparence est l'essence même de cette peinture, ou un coup de lime intempestif sur une coque impeccablement poncée, voilà bien de quoi donner la migraine à l'artisan.
Le facteur temps constitue sans doute la principale différence entre les deux activités. Une maquette comme celle-ci m'a demandé environ 250 heures de travail. Une aquarelle de taille moyenne me prend de l'ordre d'une journée, entre la préparation du support (papier tendu mouillé sur une planche), la mise en place de l'esquisse, et la peinture elle-même.
Mais une fois le travail achevé, la signature posée au bas du tableau ou l'ultime voile de vernis vaporisé sur la maquette, vient cette double satisfaction que procurent la création aboutie et le partage à venir.
Et pour ne pas tomber dans l'autosatisfaction béate un peu ridicule, l'artisan doit avoir le courage d'exposer ses réalisations, et donc de s'exposer aux critiques, les bonnes, en veillant à faire le tri entre la complaisance et la sincérité, ou les sévères, en faisant la part des choses entre la malveillance et la pertinence.
C'est dans cette démarche que l'artisan puise l'envie de continuer, et la volonté de se perfectionner.
Henri Plaine